MONTAGNON

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La faïencerie MONTAGNON, située 10 Rue De La Porte Du Croux à NEVERS,  a fermé ses portes en 2015

La manufacture du bout du monde était la faïencerie la plus ancienne de France.

 

Quatre générations de maîtres faïenciers se sont succédées.
Antoine MONTAGNON achète la manufacture en 1875, il exerce jusqu’en 1899.
Lui succède Gabriel MONTAGNON de 1899 à 1937
puis Jean MONTAGNON de 1937 à 1978
et enfin Gérard MONTAGNON 1978 à nos jours.
La manufacture MONTAGNON dispose d’une boutique somptueuse. On y trouve la production actuelle ainsi que quelques pièces d’exception.

A lire

Lejdc.fr 19/05/2015 : Vingt-cinq dirigeants se sont succédé à la tête de la faïencerie Montagnon en 367 ans

Lejdc.fr 19/05/2015 : La faïencerie Montagnon pourrait fermer à l’automne, après 140 ans d’activité familiale

Lejdc.fr 22/09/2014 : Deux plaques en faïence de Nevers offertes par ErDF

 

 

antoine-montagnon1Plusieurs signatures existent, mais toutes avec le « fameux » nœud vert.
Ce dernier fut l’objet d’un procés qui opposa Antoine montagnon et la faiencerie Trousseau et Cie)
Le nœud vert, signe caractéristique de la marque, a été imaginé par Signoret, le prédécesseur d’Antoine MONTAGNON. H Signoret fut le premier à en faire commercialement usage pour distinguer ses produits de ceux de ses concurrents
Antoine MONTAGNON revendique, à l’encontre de Trousseau et autres, la propriété exclusive d’une marque de fabrique dont il a opéré le dépôt au greffe du tribunal de commerce de Nevers, le 23 octobre 1885, ladite marque consistait en un M renversé horizontalement et traversé par un A vertical au-dessous duquel on trouve un nœud peint en vert, le tout signifiant A. Montagnon, Nevers ;
Le 18 mars 1890, la Cour de Paris rendait un arrêt qui, en substance, ne pouvait autoriser A MONTAGNON à l’usage exclusif du nœud vert.

C’est ainsi que toute le production actuelle est signée du célèbre « nœud vert »

voir BNF (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860357d/f3.item ) ou consulter le texte en PDF

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Il existe toutefois une autre signature d’Antoine MONTAGNON beaucoup plus rare

Il faut remonter à l’époque du procès entre 1888 et 1891.
Antoine MONTAGNON, ayant finalement perdu le procès intenté à la manufacture Trousseau et Cie, est dépité par cet échec, il ne veut plus entendre parler de la signature au nœud Vert, il pense même totalement l’abandonner.

C’est son fils Gabriel qui réussit à le persuader de la conserver sous une autre forme

Ceci explique la rareté de cette signature bien singulière

Antoine MONTAGNON

Dans le Catalogue général descriptif de l’exposition universelle de Paris 1878
On peut lire

FAÏENCES DE NEVERS

A. MONTAGNON

Porte-du-Croux, à. NEVERS
Sans vouloir entrer ici dans un historique des faïences de Nevers, nous ne croyons pas déplacés quelques courts détails sur les origines de cette industrie.
Cette faïence est de l’école italienne savonaise, et sa fabrication se divise en plusieurs époques :

1re époque, de 1602 à 1670, tradition italienne;
2e époque 1640, imitation persane;
3e époque 1640 à 1750, imitation de chinoiseries hollandaises ;
4e époque, de 1750 à 1810, franco-nivernaise, ou populaire, ou patriotique-républicaine à partir de 1789
5e époque, à partir de 1817, et dont les produits encore peu classés par les amateurs, sont, ceux de la production actuelle.

Dans sa première époque, Nevers fut supérieur à l’Italie comme coloris, aussi bien dans le camaïeu bleu que dans le polychrome. Le signe distinct if est que Nevers décorait ses ligures, jaune sur fond bleu, et les peintres italiens, bleu sur fond jaune.

Dans la deuxième époque cette ville a fabriqué des faïences à fond bleu-lapis, à blancs fixes avec décor blanc-tigre, imitation persane.

La troisième époque imite les formes et les nuances des potiches, les dessins représentent alors souvent des paysages animés de figures chinoises, bleu sur fond blanc avec décors brun lilas.

La quatrième époque, époque à laquelle douze fabriques fleurissaient à Nevers, est une des plus estimées des amateurs et a produit des objets remarquables.

En parlant de la dernière époque, nous sommes tout naturellement amenés à mentionner la maison A. MONTAGNON, qui est une des plus importantes de Nevers en ce genre d’industrie, a continué à augmenter la gloire de la vieille cité en maintenant sa fabrication à la hauteur des meilleures époques.

La fabrique de la Porte-du-Croux date du commencement du XVIII siècle ; depuis trois ans M. Signoret l’a vendue à M. MONTAGNON, qui l’exploite actuellement.

Cet établissement représente aujourd’hui la plus importante fabrique de faïence de Nevers; elle cuit , à très-haute température et produit des poteries artistiques dont nous regrettons de ne pouvoir donner ici quelques dessins, car ils sont réellement remarquables au point de vue de l’art comme au point de vue industriel.

Du reste, l’exposition faite par la maison viendra à l’appui de nos assertions et il sera facile de vérifier cette supériorité incontestée.

Au commencement de 1875, époque de l’entrée en possession do M. MONTAGNON, la fabrique occupait 40 à 50 ouvriers, travaillant à produire la faïence commune par grandes quantités, des vases de jardins, qui sont la spécialité de la maison, et quelques pièces de faïence d’art.

Le seul éloge que nous voulions faire de la direction actuelle, c’est de montrer les progrès et les perfectionnements réalisés en un espace de temps aussi court.

La maison occupe en effet, aujourd’hui, plus de 120 ouvriers ; plus de 30 peintres ou dessinateurs sont employés à la décoration des faïences d’art dont le chiffre a sextuplé depuis trois ans, et dont le goût, l’élégance, la pureté de style ont porté si haut on ces derniers temps, la réputation de la maison, non-seulement auprès des amateurs, mais chez toute la clientèle croissante.

M. MONTAGNON a conservé intacts les procédés de fabrication et de décoration des anciennes fabriques de Nevers, Rouen, Moustiers, etc., etc.

Toutes les décorations sont exécutées au pinceau sur émail cru. La cuisson des émaux et décorations est toujours au grand feu, de sorte que les produits sont, d’une solidité à toute épreuve. Tous les émaux et couleurs sont fabriqués par M. MONTAGNON qui, laissant tout sentiment égoïste de côté, et ne pensant pas à user de ses découvertes pour lui-même, mais pour le bien de tous, en vend à bon nombre de fabricants de faïences.

Parmi les progrès essentiellement pratiques que cette industrie doit à M. MONTAGNON, nous signalerons la confection de nouveaux fours inventés par ce dernier, grâce auxquels on arrive à une économie de combustible de 30 % sur la cuisson.

Vivant sur son ancienne réputation augmentée tous les jours, la maison avait jusqu’alors peu songé aux expositions, en se contentant des succès remportés. En prenant la direction, M. MONTAGNON chercha une consécration plus sérieuse et exposa pour la première fois à Blois en 1875, où il obtint une médaille d’argent, et à Philadelphie, où il obtint encore une médaille.

Ces produits étant répandus dans le monde entier, nous ne pouvons qu’indiquer les débouchés les plus considérables, qui sont :
La France, l’Angleterre, la Belgique, la Suisse, la Russie et l’Amérique du Nord.

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Gabriel MONTAGNON

Dans les Rapports du jury international de l’Exposition universelle internationale de 1900 à Paris. On peut lire
M. MONTAGNON (Gabriel) fils, Nevers (France).

M. MONTAGNON continue, dans la manufacture de la Porte-du-Croux, à fabriquer des faïences stannifères décorées d’après les anciens procédés nivernais. Il a succédé à son père, qui avait lui-même repris cette fabrique en 1875 de M. Signoret.

Nous retrouvons dans cette exposition les décors Nevers, Rouen, Moustier, Italien, etc., que le rapporteur de 1878 trouvait déjà vieux à cette époque et qu’il conseillait avec raison de rajeunir : il est dommage que ce conseil n’ait pas été suivi.

La fabrication de M. Montagnon est bonne ; il est capable de faire de très grandes pièces ; la jardinière énorme qu’il expose en est la preuve: mais le grand n’est pas, en céramique, nécessairement le beau. Les petits et moyens objets qui entourent cette jardinière sont, quoique des réminiscences du passé, d’un aspect agréable.