François-Henri SIGNORET

(26 aout 1822 / 30 mai 1898 )

de la manufacture du Bout du Monde, a aussi marqué la profession en introduisant, vers la fin du xixe siècle, une signature distinctive pour sa production, un nœud vert qui fut par la suite adopté par ses concurrents.
Henri Signoret a exercé de 1853-1875
En 1875, Antoine Montagnon rachète la Manufacture du Bout du Monde.10 rue de la porte du Croux pour la somme de 161000 F

Signoret

Extrait de la Gazette des beaux-arts
Charles Du Bus
J. Claye, 1863

Nous sommes a Nevers, hommage à nos hôtes d’abord;
Voici l’exposition de M. Henry Signoret, qui seule dédommagerait des fatigues du voyage.
Céramiste sérieux, cet artiste a voulu, avant tout, livrer au public une matière irréprochable.
Sa faïence a les hautes qualités, la résistance des vieux produits nivernais dont deux siècles et demi d’existence n’ont point altéré le poli.
Nous voyons la, comme travail, des pièces d’un intérêt incontestable. C’est toute une balustrade prête à prendre place dans une élégante construction.
Ailleurs, une fontaine gigantesque avec sa vasque, qu’on pourrait placer dans un vestibule, des plats rabelaisiens dont Gargantua parerait sa table avec orgueil.
Tout cela est droit, bien tourné, solide. Il semblerait que le façonnage et la cuisson de pareilles pièces soient jeux d’enfants.
Eh bien, ce que M. Signoret a copié, ce sont tout simplement d’anciens chefs-d’œuvre devant lesquels s’émerveillent les connaisseurs.
Le décor lui-même est emprunté à l’école nivernaise, là sont des amours et des dieux marins se jouant sur un fond bleu simulant les ondes agitées,  plus loin un grand plat trempé dans l’émail bleu lapis montre un sujet tracé en blanc et jaune, et imité de la plus belle pièce, en ce genre, exposée dans le musée de la ville, Vénus, dans un paysage, conduisant l’amour par la main. Puis, ce sont des camaïeux bleus sur blanc, des décorations où le bleu pur se mêle au violet de manganèse. Tout ce qu’ont fait les anciens est imité facilement, avec cette touche libre qui fait reconnaître l’homme sûr de ses pratiques.

 

Extrait du Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, Volume 4
Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts, Nevers
1867

Une exposition des beaux-arts sera ouverte à Nevers, le 2 mai, et sera close le 2 juin. Elle aura lieu dans les nouvelles salles de l’hôtel de ville.
Distribution des récompenses.
Séance du 5 juillet 1863, présidence de M. le comte de Gallac, préfet de la Nièvre.

CÉRAMIQUE ARTISTIQUE
Médailles d’argent.
4. M. SIGNORET, à Nevers.
Sa grande fontaine, dans le style de la première époque nivernaise, se présente avec un caractère essentiellement monumental et avec un aspect très harmonieux de tons.
La grande vasque, à cause de sa dimension (1 m 20), était impossible à réussir dans l’état actuel de la fabrication. On remarque surtout dans l’exposition de M. Signoret des jardinières (goût persan) trempées dans l’émail bleu, rehaussées de blanc et de jaune, et qui rappellent avec bonheur les pièces de la deuxième époque de la fabrication nivernaise.
Le bleu de ces jardinières éclipse tous les autres bleus exposés par sa profondeur et par la reproduction fidèle des anciens bleus de Nevers qui étaient célèbres au dix septième siècle.
D’autres jardinières à fond blanc et armoriées attirent également les regards. On a remarqué également des balustres polychromes qui, d’après les plans de M. Bouveault, architecte à Nevers, décorent, au nombre de 370, une villa des environs de Paris.
Avec l’excellence des terres de Nevers et l’accord parfait de l’émail avec ces terres, M. Signoret, qui a toujours favorisé tous les essais et toutes les expériences, laissera derrière lui tous ses concurrents quand il voudra apporter un peu plus de soin dans sa fabrication et un peu plus de goût dans le choix de ses formes.

 

 

source

  • source wikipedia
  • Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, Volume 4 (Livre numérique Google)
    Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts, Nevers
    1867
  • Les patrons du Second Empire: Bourgogne
    Dominique Barjot
    Picard, 1991 – 259 pages
  • Gazette des beaux-arts
    Charles Du Bus
    J. Claye, 1863